Comment cette institution a pris forme et quelles en sont les personnes responsables
M. l’abbé Roger Séguin, alors curé de la paroisse Ste-Félicité de Clarence Creek a voulu donner aux aînés une institution pour répondre à leurs besoins d’autonomie, de soins, de vie active, d’activités sociales et communautaires.
En 1968, il lance l’idée, forme un comité provisoire d’une dizaine de membres. Ensemble, ils étudient plusieurs alternatives, entrent en contacte avec de nombreuses agences gouvernementales.
En 1972, le projet prend forme, tous veulent une résidence pour personnes âgées. Le projet se réalisera conjointement avec le Ministère des services sociaux et communautaires de l’Ontario. Le comité se met à l’œuvre. On fonde la Corporation du C.A.R.S., dotée d’une charte provinciale.
Le premier président fut feu Joseph Cheff, bientôt remplacé par Roger Joly qui en sera président de 1972 jusqu’en 1981. Il a laissé la marque d’un leader incontesté.
Feu Ernest Leguerrier, feu Télesphore Lavictoire, Laurent Bélanger, Joseph Duquette, Gérard Saumure, Liette Amyot, Gaston Labelle, Edgar Beauchamp et Serge Hupé complétaient le comité. Voilà le groupe des valeureux fondateurs du C.A.R.S.
Les principales réalisations de ce comité
Aux membres de ce comité, nous devons:
- d’abord une souscription qui a rapporté 80,000 $ avec tout ce que ça suppose de préparation, de publicité, de sollicitation, d’explications pour convaincre les donateurs du sérieux du projet.
- l’achat du terrain d’une douzaine d’acres.
- Le choix d’une firme d’architectes, et les plans préliminaires pour la construction d’une residence.
- Des négociations, longues, souvent ardues, sinueuses, tenaces, persévérantes, et finalement fructueuses avec les représentants du MSSC de l’Ontario et avec les représentants de la SCHL.
- En 1974, la mise en chantier du Centre d’accueil.
- Le Centre ouvre ses portes le 5 décembre 1975 en accueillant ses 10 premiers résidents, sur une capacité de 110. Il faudra 2 ans pour le remplir à capacité. Et il n’a pas manqué de résidents depuis.
- Le C.A.R.S. est né. Son fonctionnement est confié à Fernand Wolfe comme directeur general.
- À Charles Lefebvre, comme adjoint au directeur général et responsable de la comptabilité.
- À Jeanne d’Arc St Jacques, comme directrice des soins.
- À Darquise Duquette, comme responsable du service alimentaire.
- À Robert Saumure, comme responsable de l’entretien et de la maintenance de la propriété et de la résidence
Un repos bien mérité
Avec l’entrée des premiers résidents, l’évolution du Centre a commencé et elle ne s’est arrêtée jusqu’à ce jour. Les pionniers du projet rêvaient d’une résidence pour personnes âgées autonomes, lucides et actives. C’était d’ailleurs parmi les critères d’admission.Mais la réalité veut que l’état de santé et d’autonomie des personnes admises change rapidement. Que faire d’un(e) résident(e) qui devient dépendant(e), physiquement ou psychologiquement? Nouveau dilemme, nouveaux défis. Faut-il transférer ailleurs dans des maisons de soins infirmiers nos résidents, en perte d’autonomie? On opte surtout pour la continuité des soins. On gardera nos résidents au centre aussi longtemps que le Centre pourra leur dispenser les soins et la protection requise; si tel est leur désir ou celui de leur famille. Ainsi le Centre deviendra polyvalent, servant une clientèle autonome et une clientèle dépendante.
Graduellement, progressivement, de 1977 à 1993, le Centre se verra autorisé et subventionné en conséquence, de 27 jusqu’à 60 lits de soins prolongés pour répondre à la demande croissante de soins de plus en plus lourds.
Les subventions, les règlements et directives, les exigences du Ministère de la santé par rapport aux foyers pour personnes âgées sont les mêmes que pour les maisons de soins infirmiers.
Les foyers ne sont plus en charge des admissions dans leur institution. Un comité de placement d’envergure régionale s’occupe de diriger les requérants vers les institutions appropriées au niveau de soins dont ils ont besoin, et de leur trouver une place.
D’abord, la clientèle des foyers devient progressivement uniquement des personnes dépendantes, requérant des soins infirmiers constants, une protection personnelle permanente et des soins de santé de plus en plus lourds. Changer le nom pour « Établissement de soins de longue durée ».
Les changements opérationnels que ce transfert a occasionnés pour les foyers pour personnes âgées
Puis, il y a les Hôpitaux (Montfort et Général) qui dispensent les soins actifs de santé pour répondre aux besoins de toute la population. Les Hôpitaux relèvent du Ministère de la santé et sont subventionnés par lui.
Entre les résidences privées et les maisons de soins infirmiers, se situaient jusqu’en 1993, les foyers pour personnes âgées. Il y en a deux sortes: les foyers pour personnes âgées sans but lucratif, comme la Résidence St-Louis d’Orléans et le C.A.R.S., et des foyers pour personnes âgées appartenant à des municipalités, comme la Résidence Prescott-Russell de Hawkesbury. Ces institutions relevaient du MSSC et étaient subventionnées par lui. Ces institutions pouvaient accueillir des personnes autonomes ou des personnes dépendantes, suivant les autorisations consenties par le MSSC.
Il y a des maisons de soins infirmiers, appelées communément « Nursing Home ». Ces institutions subventionnées par le Ministère de la santé de l’Ontario n’accueillent que des personnes requérant 3 heures de soins infirmiers chaque jour ou davantage.
Il y a des résidences privées qui sont des entreprises qui offrent une gamme multiple et variée de services aux aînés. Ces résidences ne bénéficient pas de subventions gouvernementales. (ex: Résidence Simon, Villa Blanche, Résidence 4 Saisons, Foyer du Bonheur, Nursing Home St-Joseph, Nursing Home de Sarsfield, Pinecrest et Lamarquette).
En Ontario, on compte 4 grandes catégories d’institutions au service des aînés.
Différentes catégories d’institutions pour les personnes âgées, dépendant de leurs besoins de soin
Le changement de cap concernant la clientèle du Centre
Tant la direction du Centre que le C.A. voyaient ce changement venir depuis près d’une dizaine d’années, et ils s’y préparaient activement. Voici quelques mesures prises au long des années en prévision de ce changement.
- l’augmentation progressive du personnel affecté aux soins infirmiers et aux soins personnels des residents.
- les mises à jour et les transformations des mesures de sécurité, des services adaptés aux besoins des personnes en perte d’autonomie (système d’alarme à feu, système d’appel à l’aide, système de protection et de sécurité personnelle pour els personnes plus vulnérables).
- Enfin, en 1991, le Centre fut agrandi au coût de 1.1 millions. Cet agrandissement n’ajoutait pas à sa capacité de résidents mais dotait le Centre de salles de soins et de services, d’équipements de thérapie, de salles de séjour pour les malades; tout cela, pour mieux adapter le Centre aux exigences de soins de ses résidents plus malades ou plus dépendants. Et je suis d’opinion que n’eut été de cet agrandissement d’envergure, sagement planifié et réalisé au bon moment, le Centre aurait pu avoir son avenir menacé, ou en péril lors du changement de 1993. Car maintenant, l’avenir du Centre consiste à offrir des soins infirmiers à des résidents très dépendants ou très malades. Et, pour ce faire, les services disponibles grâce à l’agrandissement s’avèrent indispensables. Les programmes de soins à domicile doivent suffire à tous les autres, à moins que les personnes concernées n’optent de se payer les services qu’offrent les résidences privées.
Les services qu’offre le Centre d’accueil Roger-Séguin à ses résidents
D’abord le gîte. Le Centre offre le choix de chambres privées ou semi-privées, avec salle de toilette attenante à chaque chambre. Depuis 2021, toutes nos chambres sont climatisées. Les soins infirmiers avec une équipe d’infirmières autorisées (RN) et d’infirmières auxiliaires (RNA) secondée par une équipe qualifiée d’aides en soins de santé. Cette équipe assure autant les soins, la distribution des médicaments que les soins d’hygiène personnelle, de surveillance et de protection personnelle des résidents qui en ont besoin.Les soins médicaux sont assurés par 3 médecins, dont le Dr. Marie-Josée Forgues, en qualité de directeur médical du C.A.R.S. Chaque médecin vient régulièrement une fois la semaine visiter ses patients au Centre. De plus, il y a, en tout temps, un médecin d’appel au service du Centre, pour les cas d’urgence.
Une physiothérapeute vient régulièrement surveiller et diriger le programme d’exercices prescrits à certains résidents et qui sont continués par des membres du personnel assignés à cette tâche. D’autres spécialistes peuvent venir au Centre au besoin, ou plus souvent le Centre voiture ses résidents à leur rendez-vous chez les spécialistes.
Le service alimentaire assure des repas servis à la cafétéria autant que des repas servis aux salles et aux chambres. Les diètes sont respectées telles que prescrites. Une diététicienne vient régulièrement vérifier les menus et la conformité des repas diètes. Le chef expérimenté au service des résidents avec son équipe sait allier goût et aliments nutritifs. Des goûters et des repas spéciaux brisent la monotonie et la routine.
L’entretien des chambres se fait quotidiennement, la propreté des locaux dans tout le Centre saute aux yeux des visiteurs, autant qu’elle réjouit les résidents et leurs familles.Un service de buanderie sur place sept jours par semaine assure le lavage du linge personnel des résidents ainsi que tout le linge utilisé au Centre.
Une coiffeuse est au service des résidents quelques jours chaque semaine.L’administration s’occupe des frais d’hébergement, du compte d’argent de poche ainsi que du courrier des résidents et offre conseils et soutien de tout genre aux résidents.Le service de la maintenance s’occupe des déménagements des résidents lors de leur admission ou changement de chambre, ainsi que des réparations de tout genre autant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Centre.
Le service religieux et pastoral avec un aumônier sur place, deux à trois messes par mois constitue un des services les plus appréciés des résidents. La récréologie organise les activités des résidents actifs et lucides autant que les activités des résidents en perte d’autonomie. Des bénévoles viennent au Centre pour organiser des activités en faveur des résidents, pour aider lors des activités organisées, pour les accompagner lors de leurs déplacements, pour leur tenir compagnie, leur faire la conversation et pour leur rendre mille menus services au contacte humain et chaleureux. Les bénévoles sont comme la présence constante de la communauté et des familles à l’intérieur des murs.
La coordination de tous ces services rend la vie des résidents aussi heureuse que chacun d’eux veut le faire en profitant de ses services et en collaborant à la vie communautaire du Centre.